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hyneige — L'encre des jours.
#amour #automne #encre #essence #existence #jour #paysage #temps
Published: 2015-11-01 23:11:16 +0000 UTC; Views: 357; Favourites: 2; Downloads: 0
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Description L’encre des jours.




À l’encre bleue, les doigts un peu tachés,
Premier poème comme un premier amour
Tachant un peu rougi le papier vierge
Où l’encre s’innerve de chacun des mots
Dont la chair-buvard étanche la soif du désir
En cette appréhension passion et espoir
Où cet inconnu se mouille déjà à la création.

La nuit devient ce bleu de l’enlacement,
Nous soudant en baisers-arrêts-images.
Nos amours s’ensablent aux rivages
De cet irréel où la lumière s’agenouille
Sur la nudité-offrande de ton corps-amour.
La chair turgescente s’envulve glissante
Dans l’anneau de chair en ondes de plaisir.

Je me noie dans l’écorchure de ce monde,
Dans la beauté de l’être, le néant du non-être.
Coule le sang en cette encre de la vie
Où la parole redevient le silence,
Où l’écrit hurle muet sur le papier.
Tous ces mots qui ancrent l’âme à la vie,
Mais déjà le vaisseau-temps nous emporte ailleurs.

À l’encre de tes yeux, me noyer sans fin
Dans cette espérance de la tendresse…
J’encre tous mes jours et toutes mes nuits
Dans la ligne courbe de ta nudité femelle.
L’image et le rêve se répètent, miroirs,
Où tu m’offres à l’infini ta mouillure exquise
Dont je signe anonyme le poème le plus beau.

Le paysage se déplie en essence d’être,
Ligne noire d’une forêt qui barre l’horizon.
Puis des carrés de champs en déshabillé.
Les traits tout blancs des bouleaux ébouriffés
En duvet pubien où tremble esquissée la fente.
Les traits sombres des épinettes mêlant leurs ombres.
Les mélèzes éclatant en orangé-jaune-roussi.

Ne sommes-nous donc que ces frêles squelettes
Que le temps gruge et ronge inexorablement?
Enfants nous retenions de nos pieds tout ce ciel
Où le vent emportait au loin les lourds nuages.
Et là, quand le soleil ensemence l’horizon de la mer,
Quand tu t’habilles en tes rêves les plus beaux,
Le temps efface même l’encre de nos jours…


Je m’enroule à l’encre des jours
Où seul l’absurde m’ancre,
Belle rose en agonie d’automne
Sous le sceau d’un givre étincelant.
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