Description
Quelque part à Lugubrance Ville
« Patron! J'ai des bonnes nouvelles pour vous !
— Vraiment ? J'espère que cette fois, c'est bien vrai !
— Je vous le promets, patron ! De source sûre ce coup-là !
— Parle, je t'écoute.
— J'étais au Violon Désaccordé, lorsque la proprio a commencé à virer tout le monde lorsque deux hommes sont arrivés. J'ai trouvé ça louche, alors je suis resté dehors pour les écouter. Je n'entendais pas tout, mais de ce que j'ai compris, nous pouvons nous faire beaucoup d'argent !
— Vraiment, et comment ?
— Il se trouve que l'un des deux hommes était un humain ! Une fille expliquait que les humains sont très populaires, et qu'ils partent comme des petits pains ! Même qu'ils profitent d'avoir l'humain pour se faire de l'argent sur son dos !
— C'est très intéressant ce que tu me dis ! Parfait, la Mafia Sco va kidnapper cet humain, et nous allons le revendre à un riche marchand. Nous deviendrons riches ! Tu seras récompensé pour ces informations. Appelle la Section 3, nous allons devoir mettre un plan en action !
— J'y vais de ce pas, patron ! »
~
Il était dans un lit confortable, peu importait que sa tête lui faisait un mal de chien. Peut-être que finalement tout n'était qu'un mauvais rêve. Il remonta les draps sur ses épaules, essayant de se rendormir, mais il y avait cette impression…non, cette certitude, que ces draps n'étaient pas les siens, que les bruits qu'il entendait n'étaient pas ceux habituels, qu'il était… Définitivement pas chez moi, constata-t-il en ouvrant les yeux.
Il s'assit dans le lit avec un soupir. Finalement, ce n'était pas un rêve. Aussi folle, loufoque, terriblement confusionniste soit elle, c'était bien la réalité. Il avait bien rencontré Shap O'meullon et son nom ridicule, ses cheveux argentés, et son sourire aux dents pointues. Il avait bien fait la connaissance de Wina, ses dents noirs, ses yeux d'obsidienne, et ses paroles séductrices. Il avait bien discuté avec Aude Phôrm, ses yeux reptiliens, sa répartie amusante, et sa franchise désarmante, et son frère aux mêmes yeux, sa langue fourchue, et son sourire charmeur (qui sortait avec Shap au passage).
Il poussa les draps du lit, et se leva. Sa tête lui faisait toujours terriblement mal. Il traina des pieds jusqu'à la porte. Suivant les voix d'Aude et Wina, il descendit l'escalier, et arriva dans la cuisine à l'arrière du bar.
« Bonjour, Léonard ! Lui dit Wina.
Comment faisait-elle pour paraitre aussi fraiche et reposée avec tout l'alcool qu'elle avait bu hier ?
— Bonjour, grommela-t-il, avant de bailler.
— Bien dormi ? Demanda-t-elle avec un sourire moqueur.
Il lui jeta un regard noir en échange.
— Wina, rend-toi utile et sors-lui ton médoc contre la gueule de bois, cria Aude, la tête dans le placard sous l'évier. (Léonard se sentit près à lui attraper la cheville à la moindre chute suspicieuse.)
Wina leva les yeux au ciel, mais obéit. Elle quitta la cuisine, la tête haute pour montrer son désaccord. Aude l'ignora.
Elle finit par sortir la tête du placard, un sachet de farine à la main.
« C'est pas vrai, grommela-t-elle. J'ai l'impression qu'on jette la farine par la fenêtre en ce moment. Et le prix a encore augmenté, c'est vraiment devenu du vol maintenant…»
Elle secoua la tête, puis sembla enfin remarquer que Léonard était toujours là.
« Désolée, je cherchais la farine. Bien dormi ?
Il haussa les épaules.
— Pas vraiment, mais ça aurait pu être pire.
— Ca t'apprendra à boire autant. »
Il lui tira la langue en guise de réponse.
Wina revint avec un paquet d'herbes dans la main. Elle entra sans un mot, et mit de l'eau à chauffer avant d'en jeter quelques-unes à l'intérieur. Elle regarda autour d'elle, tournant la mixture dans la casserole d'une main.
« Les deux tourtereaux sont pas encore réveillés ?
— Avec ce qu'ils ont bu hier soir, ça m'étonnerait, remarqua Aude. Je m'en fous, c'est pas moi qui vais les réveiller.
Les deux femmes se fixèrent quelques instants, avant de poser toutes deux leur regard sur Léonard. Il soupira, secouant la tête.
— C'est bon, j'y vais. »
Il monta les marches, et s'avança dans le couloir. Il se rappelait vaguement de la nuit précédente que la chambre du couple se trouvait en face de la sienne. Il traina les pieds jusqu'à la porte. Il lui sembla entendre des chuchotements provenant de l'intérieur , et toqua. Il attendit, mais aucune réponse ne venant, il se décida à ouvrir.
Il eut juste le temps de voir un dos nu, dont la colonne vertébrale était couverte d'écailles noires, entouré de deux jambes d'un gris clair, et d'entendre un son qui ressemblait définitivement trop à un gémissement de plaisir pour qu'il l'ignore, avant que son cerveau ne s'active, et qu'il ferme brusquement la porte.
Les joues rouges, il descendit les escaliers en essayant de ne pas penser à ce qu'il venait de voir. Les deux filles en remarquant son visage gêné ne purent s'empêcher de rire.
« Rien qu'à voir ta tête, je devine qu'ils ne dormaient pas au final, se moqua Wina avec un sourcil relevé.
—Très drôle, grommela-t-il.
Aude ria de bon cœur et posa devant lui une assiette avec deux tranches de pain.
— Mange, l'humain, ça ira mieux après.
— Léonard, grogna-t-il.
— Quoi ?
— Appelle-moi Léonard, pas l'humain.
— Tant que tu vivras sous mon toit, je t'appellerai comme je veux ! »
Il soupira, mais ne pouvait absolument pas argumenter contre ça. Pour se venger, il charcuta sa tartine des doigts. Wina le regarda faire avec un sourire en coin.
Shap et Jasper arrivèrent une dizaine de minutes plus tard dans la cuisine. Léonard baissa automatiquement les yeux en les voyant arriver, les joues rouges. Wina ricana, le nez dans sa tasse de café.
« Bonjour ! s'exclama Shap en arrivant.
Il était vêtu d'un t-shirt trop grand pour lui, and d'une paire de boxer, une tenue qui fit rougir de plus belle Léonard.
— De bonne humeur ce matin, Shap ? demanda sournoisement Wina, en passant une main dans ses cheveux céladon.
Shap lui sourit innocemment, apparemment complètement inconscient du ton moqueur de Wina, et se prépara un bol de céréales, fredonnant une chanson et dansant presque. Jasper regarda son petit-copain avec un sourire en coin. Léonard plongea son nez dans sa tasse, embarrassé. Jasper s'assit à côté de lui, une tasse de café dans les mains.
Tentant de se changer les idées, il regarda par la fenêtre. Le ciel était gris, comme si une couche de nuage en cachait son bleu. Il dut se rappeler qu'ici, un ciel gris était synonyme de beau temps. Quelqu'un appelant son nom ramena son attention dans la cuisine. Il tourna la tête vers Jasper.
« Désolé pour tout-à-l'heure, s'excusa-t-il. On ne t'a pas entendu toquer.
— C'est pas grave, lui répondit-il avec un petit sourire. Je n'aurais pas dû ouvrir la porte sans permission.»
Jasper rit doucement, hochant la tête, mais n'ajouta rien.
~
Une bonne demi-heure plus tard, ils étaient enfin prêts à partir. Aude lui avait trouvé un manteau dans un de ses placards qui semblaient sans fond (il restait suspicieux de tous les placards maintenant), et lui avait même déniché une paire de cornes en plastique.
« Ça devrait suffire pour les quelques minutes que tu vas passer dehors. Faudrait pas que les Timbrés se rendent compte que t'es un humain, l'humain, ou t'auras des problèmes.»
Shap, Jasper, Wina et lui marchaient maintenant tranquillement dans les rues. Jasper et son petit-ami se tenaient la main, quelques pas devant les deux autres.
«Ils sont tellement mignons que s'en est presque dégoutant, fit remarquer Wina.»
Léonard fut bien obligé d'admettre qu'il était plutôt d'accord.
Une quinzaine de minutes plus tard, ils s'arrêtèrent devant une maison. Enfin, une maison. Un manoir serait plus approprié pour décrire la propriété. Sans un mot, Wina poussa le portail. Jasper et Shap la suivirent sans faire d'histoire, comme si c'était totalement normal de ne pas sonner chez une personne qui était définitivement mille fois plus riches qui lui. Jetant un con d'œil autour de lui pour vérifier que personne ne le voyait, il le suivit.
La fille qui ouvrit la porte était jolie, même si avec ses cheveux roses et ses oreilles de lapin elle n'était pas banale. (Enfin, le concept de banalité dans ce monde semblait ne pas exister…) Elle leur sourit gentiment, et les invita à entrer.
« La Duchesse va vous recevoir dans quelques minutes. »
Les menant dans un salon plus grand que sa propre salle à manger, elle leur indiqua les fauteuils confortables. Aucun des trois autres jugea que s'assoir état impoli, et n'hésitèrent pas à prendre place sur le sofa.
Une voix se fit entendre, et soudainement, une femme incroyablement belle entra dans la pièce. D'accord, il devait être en train de commencer à s'habituer aux multiples bizarreries du Monde Renversé s'il était capable de trouver cette femme belle. Sa peau était d'un bleu saphir, ses cheveux blancs, ses lèvres noires, et ses deux yeux pourpres. Cependant, il devait le reconnaitre. Elle était une belle femme, grande, fine, aux jambes qui semblaient interminables, la taille marquée, un visage féminin et attirant, un port altier, et un menton haut. Sa robe chinoise de couleur noir était fendue jusqu'au haut de sa jambe, révélant une cuisse ferme.
« Bonjour Wina, Shap et Jasper, dit-elle.»
Shap lui fit un grand sourire en retour.
Puis ses yeux se posèrent sur Léonard, et soudainement, elle marchait à grands pas dans sa direction. Pendant un bref moment, Léonard eut peur pour sa vie. Sans un mot, elle se saisit de son menton, l'obligeant à relever la tête.
« Par la Déesse, s'exclama-t-elle. Tu es absolument adorable!»
Elle se tourna vers les trois autres.
« Vous trois! Dites-moi tout! Son nom? D'où il vient? Quel âge a-t-il ? Comment l'avez-vous trouvé?
— Tu sais, il peut parler, dit Jasper avec un sourire embarrassé, tu devrais lui demander.
— Oh oui, tu as raison, concéda-t-elle, se calmant quelque peu. Alors, mon mignon, quel est ton nom ?
— Léonard, se présenta-t-il, un peu gêné.
— Oh, quel joli nom! Il te va très bien, ajouta-t-elle, puis fronça soudainement des sourcils. Mais tu… tu es un humain!
Wina ricana sur sa droite.
— Il était temps qu'elle le remarque quand même, se moqua-t-elle. T'as cru qu'on était juste venu pour tes beaux yeux, Lisbeth ?
— Toujours aussi malpolie, Wina, dit la Duchesse en faisant la moue.
Jasper empêcha la serveuse de rétorquer en mettant une main sur sa bouche.
— Lisbeth, est-ce que tu pourrais lui donner un air plus… Timbré? On aimerait éviter qu'il se fasse bouffer tout de suite.
— Et je gagne quoi en retour ? Demanda-t-elle en croisant les bras.
— On sera tes modèles pour ta nouvelle collection, lui proposa Shap avec un sourire.
— Vraiment?! S'écria-t-elle.
Les deux autres hochèrent la tête timidement.
— Hey, Lisbeth, l'interpella Wina. Léonard aussi, hein.
— Oh, c'est pas vrai! J'ai tellement d'idées! Shap et Jasper, j'ai des tenues assortis qui vous iront comme un gant!»
Elle disparut du salon avec un bruit de talons claquant sur le parquet. La fille aux cheveux roses (à laquelle Léonard devait sérieusement demander le nom parce que « la fille aux cheveux roses/oreilles de lapin » était définitivement trop long) leur indiqua de la suivre.
Ils traversèrent de nombreux couloirs. Ils entrèrent enfin dans une pièce dans laquelle peu importe où il posait ses yeux, il ne voyait que des vêtements, des rouleaux de tissus, des rubans ou du fil, des chaussures, ou des paniers remplis d'accessoires ou enfin des mannequins plus ou moins vêtus. Dans quoi s'était-il encore embarqué ?
~
Deux heures plus tard, il ne se souvenait plus si la couleur de son t-shirt d'origine était rouge ou bleu, s'il était censé porter des lunettes, où était passée sa deuxième chaussure, ni le pantalon avec lequel il était arrivé. En caleçon, sa chaussure gauche à la main, il entreprit de soulever les habits qui trainaient sur le sol, dans l'espoir de retrouver son pantalon et sa chaussure manquante.
« Je crois que c'est à toi, ça, dit Jasper derrière lui.
Il se retourna pour remarquer que le brun tenait en effet son pantalon.
— Merci, dit-il, et l'enfila.
— Pas trop crevé, lui demanda Jasper avec un sourire oscillant entre moqueur et concerné.
— Elle est tout le temps comme ça ?
— Oh non, lui répondit Jasper avec un rire. Juste les trois quart du temps. Mais on lui en veut pas vraiment, c'est une bonne amie. »
La Duchesse, Lisbeth, était toujours en train de prendre des photos de Shap. Le jeune homme lança un regard désespéré à on petit-ami qui haussa les épaules en guise d'excuse. Shap fit la moue et lui tira la langue, faisant rire doucement Jasper. Léonard se mordit la lèvre pour s'empêcher de sourire, sans vraiment réussir, sentant les coins de sa bouche se relever malgré lui. Jasper le vit du coin de l'œil et arqua un sourcil.
« Es-tu en train de te moquer de nous-deux ? Demanda-t-il avec un ton menaçant, mais Léonard n'était pas le seul dont les coins de ses lèvres se relevaient sans son accord.
— Oh non, non, se défendit Léonard en secouant la tête. Je pensais juste que vous étiez mignons tous les deux. »
Jasper rigola, mais ne dit rien, préférant sourire à Shap qui venait vers eux. Wina les rejoint quelques minutes plus tard.
Lisbeth, un sourire satisfait sur le visage se planta devant eux.
« Alors Léonard. Tu voudrais un costume pour te faire passer pour un Timbré, c'est bien ça ?
Son ton ne disait rien à l'interpelé, mais il se força à sourire poliment.
— Hum, oui, c'est bien ça, confirma-t-il. Le temps que je trouve un moyen de retourner de la où je viens.
— Pourquoi voudrais-tu retourner Au-dessus ?
— Au-dessus ?
— Le monde des humains. Ton monde, si tu veux.
Pourquoi appeler son monde l'Au-dessus, alors que ce monde s'appelait le Monde Renversé ? Léonard n'essaya même pas de trouver une logique.
— Je… C'était un accident d'arriver ici. J'ai encore une vie dans mon monde… Au-dessus.
Lisbeth ne semblait pas vraiment convaincu.
— Personne n'arrive vraiment pas hasard au Monde Renversé. Mais soit, je t'aiderai. Je vais te fournir de quoi passer un Timbré, et te donner l'opportunité de rencontrer une personne qui pourra sûrement t'aider à retourner Au-dessus. »
Il la regarda partir.
« Tout le monde ne peut pas entrer dans le Monde Renversé. Si tu es ici, c'est qu'il y a une bonne raison. »
Les mots d'Aude, la nuit précédente, résonnèrent dans sa tête, comme une prédiction.
Une main sur son épaule le sortit de ses pensées noires.
« Ecoute, lui dit Jasper. Personne n'a jamais vraiment essayé de quitter le Monde Renversé, on ne sait pas vraiment si c'est impossible.
— Je vais t'aider! Le réconforta Shap. Tant que tu veux rentrer, je t'aiderai à trouver un moyen. On t'aidera tous à trouver un moyen! Ajouta-t-il en jetant un regard à Wina.
Elle fit semblant de l'ignorer en inspectant. Puis avec un rictus moqueur, elle minauda :
— Je pense qu'on peut sûrement trouver un arrangement pour mes honoraires. »
Et Léonard pensa que ce n'était définitivement pas drôle, mais ne put s'empêcher de rire.
~
Lisbeth l'obligea à s'assoir, et posa des boites et des sacs sur la table. Elle commença par sortir une petite boite blanche.
« Dedans, tu trouveras trois paires de lentilles identiques. Tu peux porter un mois chaque paire, expliqua-t-elle. Elles donneront l'impression que tu as les pupilles fendues. »
Elle fournit ensuite un petit sachet rempli de gélules blanches.
« Ces petites merveilles sont de colorants cutanés. Une seule de ces pilules, et tes extrémités prendront la couleur bleu pour une semaine.
— Toutes les extrémités ? Demanda-t-il, soudainement suspicieux.
— Toutes les extrémités, confirma la Duchesse. Tes pieds, tes mains, tes oreilles, et d'autres… extrémités.
L'explication ne le rassura pas le moins de monde.
Enfin, elle produit une petite bouteille noire.
— C'est du vernis noir, avant que tu demandes. Beaucoup de Timbrés ont des ongles naturellement colorés. De près, ça se remarquera sûrement, mais ça devrait suffire à faire illusion pour la plupart des interactions quotidiennes. »
Léonard soupira. Il n'avait jamais pensé que le vernis serait un problème qui le concernerait dans sa vie d'adolescent de dix-sept ans.
Lorsqu'il réapparut dans le salon, une demi-heure plus tard, le temps de mettre en place son déguisement, les trois Timbrés se turent soudainement. Gêné, il demanda :
« Il y a un problème ?
— Je sais pas si tu t'es vu, dit Jasper avec un sifflement admiratif, mais on dirait un vrai Timbré!
— Je sais! S'exclama Lisbeth, sans aucune once de modestie. N'est-il pas mignon ?
— Et bien, j'aurais pas dit mignon, pointa Wina, mais c'est vrai que c'est du bon boulot.
— Tu devrais te regarder dans un miroir, l'encouragea Shap avec un sourire. »
Ses yeux s'écarquillèrent lorsqu'il eut enfin le courage de regarder sa réflexion. Ses yeux verts ressemblaient à ceux d'un chat avec ses pupilles maintenant fendues. Le bout de son nez, ses oreilles, ses lèvres, et même ses mains étaient bleu foncé, se dégradant progressivement vers la couleur originale de sa peau. (Il essaya de ne pas penser aux autres extrémités qui avaient aussi dû prendre la couleur bleue.) Et il allait définitivement avoir du mal à s'habituer à ses ongles maintenant noirs.
« Alors, qu'est-ce que tu en penses ? Lui demanda Lisbeth, ses yeux brillants de fierté.
— C'est… Il chercha ses mots. C'est impressionnant, dit-il finalement.
Lisbeth lui fit un grand sourire.
— Je suis une génie, annonça-t-elle à la cantonade en marchant vers la sortie. »
~
« Alors, commença Jasper alors qu'ils marchaient vers le Violon Désaccordé. Lisbeth m'a expliqué où trouver la Fumeuse. C'est une sage très connue dans le Monde Renversé, mais elle change d'endroit régulièrement, donc c'est toujours difficile de la trouver.
— Pourquoi la Fumeuse ? Demanda Léonard.
— Bah, parce qu'elle fume, lui répondit Shap, comme si la réponse était évidente.
Bien sûr, se dit Léonard avec ironie, quelle question stupide. Ce monde est parfaitement logique après tout...
— Et elle est où cette sage ? Interrogea Wina.
— Elle est aux Marais Mélasseux pour les trois prochains jours. »
Etrangement, en entendant le nom de ces marais, Léonard ne fut pas vraiment pressé d'aller voir cette fameuse sage…