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Description
Il neigeait.
C’était la première fois de sa vie qu’il voyait de la neige, et il n’était pas le seul. Tous les habitants de la cité étaient sortis admirer ces flocons blancs, empreints de douceur. Il leva la tête vers le ciel. La fraîcheur de la neige s’insinuait en lui, il commençait à avoir froid, mais il ne pouvait rentrer maintenant. Il fit quelque pas dans la cité. Lui qui n’avait connu que le crépuscule, il rencontrait un phénomène naturel qui n’avait jamais dépassé la Terre des Dragons. Qu’il pensait ne jamais voir de ses propres yeux. Les enfants autour de lui sautaient de joie, les adultes souriaient. Mais lui affichait sa tristesse, il ne comprenait pas pourquoi tout le monde était aussi heureux…
Si la neige, qui n’avait jamais franchi les frontières de son monde, tombait, c’était pour annoncer un mauvais présage, non ?

« - Roxas, c’est l’heure de te lever ! »
Roxas sortit avec peine de sous ses couvertures. La lumière du crépuscule l’aveugla : une fois encore, il avait oublié de fermer ses volets pour dormir. Le sol était sec, et les gens semblaient aussi heureux qu’à l’accoutumée. Il avait seulement rêvé de la neige qui tombait. Roxas secoua frénétiquement la tête : il était mauvais de se plonger dans des réflexions profondes avant le petit déjeuner. Il sortit de son lit et s’étira de tout son long en baillant. Il croisa son reflet dans le miroir.
Roxas était grand et mince. Ses cheveux blonds, tendant vers le châtain, mettaient en valeur son regard couleur azur. Sa musculature n’était peut être pas impressionnante, mais il était très doué en sport, et faisait souvent l’objet de jalousie.
Roxas s’habilla lentement, et descendit le pas traînant vers la cuisine. Déjà assise, une jeune fille blonde, aux yeux bleus couleur océan, portant un uniforme scolaire prenait son petit déjeuner.
« - Et bien, tu as de plus en plus de mal à te lever !
- Bonjour Naminé. »
La jeune fille lui sourit. C’était sa sœur jumelle, et Roxas ne vivait que pour la protéger de tous les garçons un peu trop entreprenant et dénués d’intention pure qui osaient l’approcher. Naminé était ce qu’il avait de plus cher au monde depuis la mort de leur mère. Leur père, alcoolique la nuit, travailleur le jour, n’avait pas le temps d’assurer leur éducation. Si Naminé l’aimait pour tous ses efforts, Roxas le détestait. Heureusement, il ne le voyait que très peu le week-end et jamais en semaine.
C’était Naminé qui s’occupait de l’entretien de la maison, et Roxas l’aidait du mieux qu’il pouvait. Pour lui, c’était une torture, mais pour elle, un véritable enchantement de voir son frère rentrer des courses, l’air mal assuré, un sourire maladroit aux lèvres.
Naminé lui sourit, et Roxas se détendit : si Naminé lui souriait dès le matin, la journée ne pouvait être que plus belle. Elle lui montra la chaise et il s’empressa de s’asseoir. Ils entamèrent leur petite discussion du matin, avant de partir pour le lycée. Les petites banalités, les échanges de leurs songes nocturnes, des impressions sur la journée à venir. Roxas parla de son rêve en premier, et Naminé l’accueillit avec un grand sourire : elle rêvait de voir la neige tomber depuis qu’on lui en avait parler en classe. Même si pour Roxas, ce n’était pas une priorité, il rêvait d’emmener Naminé là où la neige tombait toute la journée.
A la fin du petit déjeuner, la jeune fille se leva et partit se brosser les dents, laissant son frère seul, un croissant dans la bouche. Puis, lorsqu’elle revint, il se leva et se dirigea vers la porte.
« - Roxas, tu ne t’es pas brossé les dents, dit Naminé avec un sourire. »
Il la regarda, l’air désespéré, et attrapa un chewing-gum. Naminé rigola : depuis qu’ils étaient petits, Roxas détestait les bains de bouche, et leur père n’avait jamais réussi à les lui faire apprécier. Docile, Naminé quitta la maison, cartable en main, et attendit que son frère ferme la porte.
« - Hayner, Pence et Olette vont au lycée aujourd’hui ? demanda Naminé.
- Olette et Pence oui, mais je crois que Hayner a décidé de sécher la première heure, répondit Roxas. Le sport, si c’est pas du struggle, ça ne l’intéresse pas !
- Et toi non plus, rappela Naminé.
- C’est pour ça que je vais le soutenir et…
- Roxas, dit Naminé d’un ton réprobateur, tu as séché toutes les heures de sport de la semaine dernière : aujourd’hui, tu viens ! »
Roxas fit la moue. Naminé le regarda, suppliant.
« - S’il te plaît… »
Roxas céda : il ne pouvait pas dire non à Naminé. Il n’y était jamais arrivé, et n’était pas sûr d’y arriver un jour. Naminé poursuivit la route, heureuse de son petit manège qui fonctionnait toujours aussi bien. Roxas traîna du pied, et s’arrêta devant le lycée, hésitant. Naminé lui prit la main et l’entraîna, l’air distrait, comme si elle avait peur. Roxas l’arrêta.
« - Qu’est-ce qu’il y a ?
- Il est revenu, chuchota-t-elle. »
Roxas regarda derrière lui et grimaça.
L’air sombre, des cheveux argentés lui retombant sur les yeux, les premiers boutons de sa chemise ouverts, des yeux verts prêt à tuer, aucun doute possible…
Riku, celui qui effrayait le plus Naminé, et que Roxas détestait plus que tout, était de retour de son exclusion…

Roxas saisit la main de Naminé, et avança vers le bâtiment principal sans faire attention aux personnes qu’il bousculait. Sa sœur opposa un peu de résistance, mais il continua jusqu’à leur casier.
« - Roxas, tu me fais mal ! »
Il la lâcha. Naminé se frotta doucement le poignet, avant d’ouvrir sans mot dire son casier. Les lycéens étaient de plus en plus nombreux dans le couloir, à ouvrir les casiers, rechignant contre les cours et le week-end trop court. Roxas saisit ses vêtements de sport et soupira intérieurement : heureusement qu’il était venu.
« - Eh bien alors, on ne dit plus bonjour ? »
Roxas tourna la tête et sourit : Pence et Olette venaient d’arriver, l’air content de les voir.
Olette était la meilleure amie de Roxas. De taille moyenne, les cheveux châtains foncés, les yeux verts et un esprit vif. Elle aimait faire ses devoirs et traîner après les cours avec ses amis pour manger des glaces. Elle était rarement de mauvaise humeur et motivait souvent Roxas et Hayner lorsqu’ils n’avaient pas envie de faire leurs devoirs. Naminé lui en était très reconnaissante car même si Roxas ne lui refusait rien, il ne se gênait pas pour remettre aux lendemains les choses importantes.
Pence était petit et enrobé. Les cheveux bruns et les yeux verts, il n’aimait pas spécialement aller en cours, mais aimait retrouver ses amis pour discuter et passer de bons moments avec. Contrairement à Olette, les devoirs n’étaient pas une obsession, mais il le faisait sérieusement et assidûment pour ne pas subir les foudres de son amie. Il aimait beaucoup observer Roxas et Hayner s’entraîner au struggle. Il n’était pas particulièrement sportif, mais appréciait les beaux duels.

« - Désolé, j’étais pressé, marmonna Roxas. »
Naminé posa une main sur son épaule, apaisante.
« - Riku est revenu, expliqua-t-elle. »
Pence et Olette se regardèrent, et firent la grimace. Ils n’avaient jamais parlé avec Riku, mais sa réputation le précédait.
C’était le pire délinquant de l’établissement, et les dirigeants avaient beaucoup de mal à le calmer. Un mot de trop, et il n’hésitait pas à frapper. Lors d’un malentendu avec le professeur de sport, Riku lui avait brisé le bras, occasionnant un renvoi de trois semaines. Roxas ne lui avait jamais parlé, mais la façon dont il regardait Naminé ne lui inspirait aucune confiance. Sa sœur en avait peur, pour une raison qu’elle ne pouvait définir elle-même. Une aura étrange l’entourait, c’était la seule chose qu’elle savait.

La sonnerie retentit. Roxas, Naminé, Pence et Olette fermèrent les casiers et se dirigèrent vers le gymnase. Roxas laissa sa sœur à la porte du vestiaire. Pence leva les yeux au ciel et lui demanda si il comptait un jour entrer dans le vestiaire pour vérifier qu’aucun garçon n’y était. Olette et Naminé éclatèrent de rire. Roxas ne répondit pas et entra dans le vestiaire des garçons, suivit par Pence, hilare. Une fois changés, ils entrèrent dans la salle de sport en compagnie des autres garçons. Tous s’assirent sur sol, attendant le professeur et les filles, qui ne tardèrent pas à arriver. Olette et Naminé rejoignirent Roxas et Pence, et attendirent durant un long moment. L’espace d’un instant, ils pensèrent tous sans exception que leur professeur était absent, ce qui enchanta les trois quarts de l’assemblée. Cependant, quelqu’un qui n’était pas leur professeur entra.
C’était un jeune homme de grande taille, les cheveux courts et les yeux marron avec des lunettes de soleil noir opaque. Il portait une chemise blanche et une cravate défaite, avec un pantalon noir… et des baskets. Il s’agissait de Thomas Donf, leur conseiller principal d’éducation. Juste derrière lui, une jeune femme, plus petite, et l’air plus malin l’accompagnait. Zalosta, la secrétaire personnelle du CPE. Les élèves chuchotèrent, l’air inquiet : ce n’était jamais bon signe lorsque Donf et Zalosta étaient dans les parages, c’était souvent synonyme de catastrophe.
« - Bonjour mes chers enfants ! s’exclama Donf. »
Personne ne lui répondit, tous trop occupés à spéculer sur les raisons de sa venue.
« - Mais… Ces sales gosses m’ignorent là, non ? »
Zalosta pouffa discrètement de rire, puis prit la parole :
« - Le premier qui parle aura une semaine entière de colle ! »
D’un coup, tout le monde se tût.
« - Ils sont à toi !
- Merci Zalo’… Bon, comme on vous l’a annoncé la semaine dernière, votre professeur a démissionné suite à une petite altercation avec un élève…
- Donf, on ne leur a rien annoncé du tout, et en plus, ils connaissent tous l’histoire entre Riku et le prof de sport ! »
Donf regarda sa secrétaire, toussota et reprit :
« - Bon, comme vous vous en doutez, votre cours aura lieu ! Monsieur le directeur a fait venir l’un de ses amis pour tenir le cours de sport le temps que nous trouvions un professeur titulaire !
- Les filles vont l’adorer, ajouta Zalosta. »
Les élèves recommencèrent à chuchoter, surpris par un changement aussi rapide. Ils n’avaient jamais vu leur directeur, mais tous savaient qu’il possédait beaucoup d’ami, dispersé un peu partout dans les mondes. Et des amis particulièrement puissants.
La porte du gymnase s’ouvrit, et homme, d’une vingtaine d’année, entra, suivit par une jeune fille.
« - Mesdemoiselles, messieurs, je vous présente Léon Leonheart, et son assistante Yuffie Kisaragi. »
La prédiction de Zalosta se révéla exact : toutes les filles de la classe poussèrent des cris hystériques en voyant Léon. Les garçons se bouchèrent vivement les oreilles, par instinct de survie. Au grand soulagement de Roxas et de Pence, Olette et Naminé firent exception. Ils constatèrent avec surprise que Zalosta s’était mise à pousser des cris hystériques en même temps que les autres filles. Donf leva les bras, réclamant le silence qu’il n’obtint. Léon se contenta d’agiter sa main pour que toutes les filles se taisent.
« - Je m’appelle Léon, et je serai pour les prochaines semaines votre professeur de sport… Enfin de sport… Je me spécialise dans le struggle, je me contenterai d’étudier les bases du combat avec les garçons. Yuffie s’occupera des filles. Des questions ? »
Toutes les filles levèrent leur main. Donf leva les yeux au ciel. Léon préféra donner la parole à un garçon.
« - Ton nom s’il te plaît ?
- Roxas, répondit ce dernier. Vous allez nous apprendre les bases du combat… Mais ce n’est pas un peu euh… Comment dire… En trop, avec notre entraînement au combat ? »

C’était là la spécificité de ce lycée. Outre les cours ordinaires, les élèves avaient la possibilité de suivre, si ils en avaient les facultés, des cours spécialisés dans le combat et dans le développement de la magie. Roxas participait lui-même aux cours de combat rapproché, et c’était de très loin la matière où il était le plus doué. Naminé, très peu enthousiaste aux combats sous toutes ses formes, préféraient suivre une option de dessin, art dans lequel elle excellait.
« - Le struggle est considéré comme un sport non ? répondit Léon. Rassurez vous, je ne compte pas remplacer un cours déjà mis en place. Cependant, j’estime qu’en tant qu’homme, vous devez savoir vous défendre ! Qui sait ce qu’il peut se passer à l’extérieur ?
- Il ne se passe jamais rien ici, marmonna un élève. »
Et c’était vrai. La Cité du Crépuscule était un endroit calme, tellement calme que les habitants s’ennuyaient parfois.
« - Vous les filles, vous ferez de la danse classique avec moi ! s’exclama Yuffie, enthousiaste. »
Toutes les filles protestèrent vivement. Yuffie éclata de rire.
« - Je plaisante, je poursuivrai le programme de sport mis en place par votre précédent prof ! D’autres questions ? »
Olette leva la main.
« - Oui ?
- Vous êtes originaires de la Cité du Crépuscule ? »
Yuffie lui adressa un sourire radieux. Le visage de Léon, quand a lui, s’obscurcit.
« - Autre chose ? »
Olette fit la moue : elle n’avait pas l’habitude qu’on ignore ses questions ainsi, bien que le comportement de Yuffie lui apporta sa réponse.
« - Et bien, nous allons vous laisser ! s’exclama Donf. Faites en sorte que ces enfants ressortent d’ici pleins de courbatures !
- DONF ! s’exclama Zalosta.
- Bin quoi ? »
Yuffie pouffa de rire, tandis que Léon leva les yeux au ciel. Roxas soupira : son nouveau professeur ne semblait pas apprécier l’humour sous toutes ses formes. Zalosta et Donf quittèrent le gymnase en se disputant. Les élèves se détendirent : aucune catastrophe notoire ne s’était produite… Du moins pour le moment. Les élèves se mirent debout, et sous l’ordre de Yuffie, se divisèrent en deux groupes : filles et garçons. Elle emmena Naminé, Olette et les autres à l’extérieur, tandis que Roxas, Pence et les garçons resteraient à l’intérieur. Roxas regarda sa sœur s’éloigner avec un pincement au cœur, et espérait de toutes ses forces que rien ne perturberait ces deux longues heures sans Naminé. Pence s’abstint de tout commentaire, sachant que Roxas le lui ferait payer durant l’entraînement de Léon.
« - Avant de commencer, déclara le nouveau professeur, votre directeur m’a demandé d’introduire un nouvel élève dans votre classe. Certains d’entre vous doivent le connaître car j’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une… célébrité ici. »
Sans plus attendre, les portes s’ouvrit de nouveau. Tous les garçons se figèrent de peur. Riku entra dans la salle, la mine encore plus renfrognée qu’auparavant. Roxas serra le poing. Si Riku était intégré en cours de sport, cela signifiait sans l’ombre d’un doute qu’il intégrait définitivement la classe, le sport était la matière la plus propice pour discuter et faire des connaissances. Roxas regarda vers la fenêtre, en direction des filles, espérant de tout son cœur que Naminé n’entre pas.
« - Voici Riku, je vous demande de bien vous entendre avec lui. »
Léon ne croyait pas un mot de ce qu’il disait, cela se voyait sur son visage. Il connaissait la réputation de Riku, il savait de quoi il était capable.
Mais il n’était guère impressionné. Il avait vu les performances du Riku lors de ses classes de combat rapproché, il parviendrait à le maîtriser en cas de problème. Après tout, c’était pour cette raison que le Directeur l’avait lui-même demandé.
« - J’ai étudié un peu vos dossiers avant de venir, et j’entrevois le niveau global du groupe, commença Léon. Cependant, certains ont un niveau plus élevé que d’autres, grâce à leur option de combat. Je demanderai à ces personnes de se mettre à ma droite. »
A sa grande déception, Pence regarda Roxas s’éloigner avec trois autres garçons, ainsi que Riku. Léon soupira : il espérait que ce premier « cours » se passerait sans accroc… Et visiblement, ce ne serait pas le cas… Il haussa les épaules.
« - Bien… Montrez moi un peu ce que vous savez faire. Roxas et Riku, vous êtes les deux seuls dont je ne connais les prénoms : prenez un bâton et en avant ! »
Pence leva un sourcil d’étonnement : il pensait sincèrement que la raison de ce choix était toute autre… Mais il ne pouvait pas le prouver, c’était juste une intuition… Et les siennes se révélaient rarement fausses, si seulement Hayner était là… Lui aurait pu participer à ce petit duel !
Riku et Roxas prirent chacun un bâton de struggle, arme inoffensive en théorie, mais Roxas savait que son adversaire se battrait de toutes ses forces. Riku le fixa longuement, évalua son adversaire avant de lui lancer un regard dédaigneux.
« - Dites, vous êtes sûr que je peux me battre avec ? J’ai trop peur de lui faire mal, il a l’air si faible !
- Qu’est-ce que tu dis ?! s’insurgea Roxas. »
Riku esquissa un sourire moqueur, et pointa son bâton vers Roxas.
« - Que tu ne tiendras pas une minute face à moi, ni personne ici ! »
Pence recula d’un pas : il avait peur pour son ami, peur qu’il perde le contrôle. Puis il jeta un œil vers les trois autres élèves qui avaient rejoint Roxas. Parmi eux se trouvait Seifer, un élève turbulent qui s’était autoproclamé membre du comité de défense du lycée, et par extension, de la Cité du Crépuscule.
« - Dis donc minable, sais-tu au moins à qui tu t’adresses ?
- Non, et je m’en fiche, répliqua simplement Riku. »
Seifer ne pouvait plus : il attrapa le bâton de Roxas et se jeta sur Riku.

Comme si il avait prévu le coup, Riku recula avec aisance, et para la seconde attaque frontale avant de la repousser d’un tour de force. Seifer, projeté de quelques centimètres en arrière, repartit aussitôt à la charge, et abattit son bâton vers la tête de Riku. Il poussa un soupir dédaigneux et para à nouveau l’attaque. Avec une seule main. De sa main libre, il saisit le col de Seifer, lui adressa un sourire mauvais et l’assomma avec le bâton du struggle.
« - Seifer ! »
C’était Raijin, l’un des trois acolytes de Seifer. Il se précipita vers lui, et constata avec horreur que son ami ne se réveillait pas. Roxas récupéra le bâton du struggle à terre et s’avança. Même si Seifer n’était pas son ami, il ne supportait pas de voir Riku l’emporter. Il courut vers Riku et frappa vers le flanc de son adversaire. Riku recula, surpris, et contre attaqua. Roxas para l’attaque, et frappa de nouveau. Riku saisit le bâton d’une main, et Roxas le lâcha, puis recula de quelques pas. Prudent, il évalua son adversaire, cherchant une quelconque faille. Puis il trouva. Il courut vers Riku, qui s’apprêtait à frapper avec les deux bâtons. Roxas sourit et plongea vers le sol. D’un mouvement majestueux, il fit un tacle à Riku qui se retrouva au sol. Il en profita pour récupérer son bâton. Son adversaire se releva et eut juste le temps de parer l’attaque de Roxas. Ce dernier sourit : il le prendrait au sérieux à présent.
« - Tu es plus divertissant que ton ami, mais c’est fini. »
Riku fit un bond prodigieux dans les airs, fit une vrille en direction de Roxas qui ne put parer l’attaque. Il se retrouva projeté plusieurs mètres derrière. Une fois au sol, Riku récupéra le bâton de Roxas et projeta de l’achever au sol. Sur son visage brillait une lueur malfaisante, heureux d’avoir pu malmener deux de ses camarades. Roxas avait trop mal aux côtes pour se relever.
« - Roxas ! »
Naminé ! Au moment où Riku frappa, Roxas puisa dans ses dernières forces pour faire une roulade sur le côté. Il chercha sa sœur du regard. Riku la regarda également, puis il reporta son attention vers Roxas. Cette fois-ci, il ne lui échapperait pas.
« - Ca suffit maintenant. »
Alors que Riku allait frapper, Léon s’interposa et para l’attaque avec aisance. Il pointa une étrange épée vers le menton de Riku, lui intimant de baisser les armes. Une épée, avec une crosse de révolver à la place de la garde…
C’était une gunblade.
Une autre lame se pointa sous sa gorge, un shuriken.
« - Et bien Léon, quelle autorité ! »
Yuffie ne semblait pas être une fille comme les autres : c’était une ninja, sans doute très douée pour avoir échappé à la vigilance de Riku. Celui-ci fut contraint de baisser les armes. Roxas laissa sa tête tomber rudement sur le sol. La dernière chose qu’il vit fut le visage de Pence.

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Il neigeait.
C’était la première fois de sa vie qu’il voyait de la neige, et il n’était pas le seul. Tous les habitants de la cité étaient sortis admirer ces flocons blancs, empreints de douceur. Il leva la tête vers le ciel. La fraîcheur de la neige s’insinuait en lui, il commençait à avoir froid, mais il ne pouvait rentrer maintenant. Il fit quelque pas dans la cité. Lui qui n’avait connu que le crépuscule, il rencontrait un phénomène naturel qui n’avait jamais dépassé la Terre des Dragons. Qu’il pensait ne jamais voir de ses propres yeux. Les enfants autour de lui sautaient de joie, les adultes souriaient. Mais lui affichait sa tristesse, il ne comprenait pas pourquoi tout le monde était aussi heureux…
Si la neige, qui n’avait jamais franchi les frontières de son monde, tombait, c’était pour annoncer un mauvais présage, non ?

« - Roxas, c’est l’heure de te lever ! »
Roxas sortit avec peine de sous ses couvertures. La lumière du crépuscule l’aveugla : une fois encore, il avait oublié de fermer ses volets pour dormir. Le sol était sec, et les gens semblaient aussi heureux qu’à l’accoutumée. Il avait seulement rêvé de la neige qui tombait. Roxas secoua frénétiquement la tête : il était mauvais de se plonger dans des réflexions profondes avant le petit déjeuner. Il sortit de son lit et s’étira de tout son long en baillant. Il croisa son reflet dans le miroir.
Roxas était grand et mince. Ses cheveux blonds, tendant vers le châtain, mettaient en valeur son regard couleur azur. Sa musculature n’était peut être pas impressionnante, mais il était très doué en sport, et faisait souvent l’objet de jalousie.
Roxas s’habilla lentement, et descendit le pas traînant vers la cuisine. Déjà assise, une jeune fille blonde, aux yeux bleus couleur océan, portant un uniforme scolaire prenait son petit déjeuner.
« - Et bien, tu as de plus en plus de mal à te lever !
- Bonjour Naminé. »
La jeune fille lui sourit. C’était sa sœur jumelle, et Roxas ne vivait que pour la protéger de tous les garçons un peu trop entreprenant et dénués d’intention pure qui osaient l’approcher. Naminé était ce qu’il avait de plus cher au monde depuis la mort de leur mère. Leur père, alcoolique la nuit, travailleur le jour, n’avait pas le temps d’assurer leur éducation. Si Naminé l’aimait pour tous ses efforts, Roxas le détestait. Heureusement, il ne le voyait que très peu le week-end et jamais en semaine.
C’était Naminé qui s’occupait de l’entretien de la maison, et Roxas l’aidait du mieux qu’il pouvait. Pour lui, c’était une torture, mais pour elle, un véritable enchantement de voir son frère rentrer des courses, l’air mal assuré, un sourire maladroit aux lèvres.
Naminé lui sourit, et Roxas se détendit : si Naminé lui souriait dès le matin, la journée ne pouvait être que plus belle. Elle lui montra la chaise et il s’empressa de s’asseoir. Ils entamèrent leur petite discussion du matin, avant de partir pour le lycée. Les petites banalités, les échanges de leurs songes nocturnes, des impressions sur la journée à venir. Roxas parla de son rêve en premier, et Naminé l’accueillit avec un grand sourire : elle rêvait de voir la neige tomber depuis qu’on lui en avait parler en classe. Même si pour Roxas, ce n’était pas une priorité, il rêvait d’emmener Naminé là où la neige tombait toute la journée.
A la fin du petit déjeuner, la jeune fille se leva et partit se brosser les dents, laissant son frère seul, un croissant dans la bouche. Puis, lorsqu’elle revint, il se leva et se dirigea vers la porte.
« - Roxas, tu ne t’es pas brossé les dents, dit Naminé avec un sourire. »
Il la regarda, l’air désespéré, et attrapa un chewing-gum. Naminé rigola : depuis qu’ils étaient petits, Roxas détestait les bains de bouche, et leur père n’avait jamais réussi à les lui faire apprécier. Docile, Naminé quitta la maison, cartable en main, et attendit que son frère ferme la porte.
« - Hayner, Pence et Olette vont au lycée aujourd’hui ? demanda Naminé.
- Olette et Pence oui, mais je crois que Hayner a décidé de sécher la première heure, répondit Roxas. Le sport, si c’est pas du struggle, ça ne l’intéresse pas !
- Et toi non plus, rappela Naminé.
- C’est pour ça que je vais le soutenir et…
- Roxas, dit Naminé d’un ton réprobateur, tu as séché toutes les heures de sport de la semaine dernière : aujourd’hui, tu viens ! »
Roxas fit la moue. Naminé le regarda, suppliant.
« - S’il te plaît… »
Roxas céda : il ne pouvait pas dire non à Naminé. Il n’y était jamais arrivé, et n’était pas sûr d’y arriver un jour. Naminé poursuivit la route, heureuse de son petit manège qui fonctionnait toujours aussi bien. Roxas traîna du pied, et s’arrêta devant le lycée, hésitant. Naminé lui prit la main et l’entraîna, l’air distrait, comme si elle avait peur. Roxas l’arrêta.
« - Qu’est-ce qu’il y a ?
- Il est revenu, chuchota-t-elle. »
Roxas regarda derrière lui et grimaça.
L’air sombre, des cheveux argentés lui retombant sur les yeux, les premiers boutons de sa chemise ouverts, des yeux verts prêt à tuer, aucun doute possible…
Riku, celui qui effrayait le plus Naminé, et que Roxas détestait plus que tout, était de retour de son exclusion…

Roxas saisit la main de Naminé, et avança vers le bâtiment principal sans faire attention aux personnes qu’il bousculait. Sa sœur opposa un peu de résistance, mais il continua jusqu’à leur casier.
« - Roxas, tu me fais mal ! »
Il la lâcha. Naminé se frotta doucement le poignet, avant d’ouvrir sans mot dire son casier. Les lycéens étaient de plus en plus nombreux dans le couloir, à ouvrir les casiers, rechignant contre les cours et le week-end trop court. Roxas saisit ses vêtements de sport et soupira intérieurement : heureusement qu’il était venu.
« - Eh bien alors, on ne dit plus bonjour ? »
Roxas tourna la tête et sourit : Pence et Olette venaient d’arriver, l’air content de les voir.
Olette était la meilleure amie de Roxas. De taille moyenne, les cheveux châtains foncés, les yeux verts et un esprit vif. Elle aimait faire ses devoirs et traîner après les cours avec ses amis pour manger des glaces. Elle était rarement de mauvaise humeur et motivait souvent Roxas et Hayner lorsqu’ils n’avaient pas envie de faire leurs devoirs. Naminé lui en était très reconnaissante car même si Roxas ne lui refusait rien, il ne se gênait pas pour remettre aux lendemains les choses importantes.
Pence était petit et enrobé. Les cheveux bruns et les yeux verts, il n’aimait pas spécialement aller en cours, mais aimait retrouver ses amis pour discuter et passer de bons moments avec. Contrairement à Olette, les devoirs n’étaient pas une obsession, mais il le faisait sérieusement et assidûment pour ne pas subir les foudres de son amie. Il aimait beaucoup observer Roxas et Hayner s’entraîner au struggle. Il n’était pas particulièrement sportif, mais appréciait les beaux duels.

« - Désolé, j’étais pressé, marmonna Roxas. »
Naminé posa une main sur son épaule, apaisante.
« - Riku est revenu, expliqua-t-elle. »
Pence et Olette se regardèrent, et firent la grimace. Ils n’avaient jamais parlé avec Riku, mais sa réputation le précédait.
C’était le pire délinquant de l’établissement, et les dirigeants avaient beaucoup de mal à le calmer. Un mot de trop, et il n’hésitait pas à frapper. Lors d’un malentendu avec le professeur de sport, Riku lui avait brisé le bras, occasionnant un renvoi de trois semaines. Roxas ne lui avait jamais parlé, mais la façon dont il regardait Naminé ne lui inspirait aucune confiance. Sa sœur en avait peur, pour une raison qu’elle ne pouvait définir elle-même. Une aura étrange l’entourait, c’était la seule chose qu’elle savait.

La sonnerie retentit. Roxas, Naminé, Pence et Olette fermèrent les casiers et se dirigèrent vers le gymnase. Roxas laissa sa sœur à la porte du vestiaire. Pence leva les yeux au ciel et lui demanda si il comptait un jour entrer dans le vestiaire pour vérifier qu’aucun garçon n’y était. Olette et Naminé éclatèrent de rire. Roxas ne répondit pas et entra dans le vestiaire des garçons, suivit par Pence, hilare. Une fois changés, ils entrèrent dans la salle de sport en compagnie des autres garçons. Tous s’assirent sur sol, attendant le professeur et les filles, qui ne tardèrent pas à arriver. Olette et Naminé rejoignirent Roxas et Pence, et attendirent durant un long moment. L’espace d’un instant, ils pensèrent tous sans exception que leur professeur était absent, ce qui enchanta les trois quarts de l’assemblée. Cependant, quelqu’un qui n’était pas leur professeur entra.
C’était un jeune homme de grande taille, les cheveux courts et les yeux marron avec des lunettes de soleil noir opaque. Il portait une chemise blanche et une cravate défaite, avec un pantalon noir… et des baskets. Il s’agissait de Thomas Donf, leur conseiller principal d’éducation. Juste derrière lui, une jeune femme, plus petite, et l’air plus malin l’accompagnait. Zalosta, la secrétaire personnelle du CPE. Les élèves chuchotèrent, l’air inquiet : ce n’était jamais bon signe lorsque Donf et Zalosta étaient dans les parages, c’était souvent synonyme de catastrophe.
« - Bonjour mes chers enfants ! s’exclama Donf. »
Personne ne lui répondit, tous trop occupés à spéculer sur les raisons de sa venue.
« - Mais… Ces sales gosses m’ignorent là, non ? »
Zalosta pouffa discrètement de rire, puis prit la parole :
« - Le premier qui parle aura une semaine entière de colle ! »
D’un coup, tout le monde se tût.
« - Ils sont à toi !
- Merci Zalo’… Bon, comme on vous l’a annoncé la semaine dernière, votre professeur a démissionné suite à une petite altercation avec un élève…
- Donf, on ne leur a rien annoncé du tout, et en plus, ils connaissent tous l’histoire entre Riku et le prof de sport ! »
Donf regarda sa secrétaire, toussota et reprit :
« - Bon, comme vous vous en doutez, votre cours aura lieu ! Monsieur le directeur a fait venir l’un de ses amis pour tenir le cours de sport le temps que nous trouvions un professeur titulaire !
- Les filles vont l’adorer, ajouta Zalosta. »
Les élèves recommencèrent à chuchoter, surpris par un changement aussi rapide. Ils n’avaient jamais vu leur directeur, mais tous savaient qu’il possédait beaucoup d’ami, dispersé un peu partout dans les mondes. Et des amis particulièrement puissants.
La porte du gymnase s’ouvrit, et homme, d’une vingtaine d’année, entra, suivit par une jeune fille.
« - Mesdemoiselles, messieurs, je vous présente Léon Leonheart, et son assistante Yuffie Kisaragi. »
La prédiction de Zalosta se révéla exact : toutes les filles de la classe poussèrent des cris hystériques en voyant Léon. Les garçons se bouchèrent vivement les oreilles, par instinct de survie. Au grand soulagement de Roxas et de Pence, Olette et Naminé firent exception. Ils constatèrent avec surprise que Zalosta s’était mise à pousser des cris hystériques en même temps que les autres filles. Donf leva les bras, réclamant le silence qu’il n’obtint. Léon se contenta d’agiter sa main pour que toutes les filles se taisent.
« - Je m’appelle Léon, et je serai pour les prochaines semaines votre professeur de sport… Enfin de sport… Je me spécialise dans le struggle, je me contenterai d’étudier les bases du combat avec les garçons. Yuffie s’occupera des filles. Des questions ? »
Toutes les filles levèrent leur main. Donf leva les yeux au ciel. Léon préféra donner la parole à un garçon.
« - Ton nom s’il te plaît ?
- Roxas, répondit ce dernier. Vous allez nous apprendre les bases du combat… Mais ce n’est pas un peu euh… Comment dire… En trop, avec notre entraînement au combat ? »

C’était là la spécificité de ce lycée. Outre les cours ordinaires, les élèves avaient la possibilité de suivre, si ils en avaient les facultés, des cours spécialisés dans le combat et dans le développement de la magie. Roxas participait lui-même aux cours de combat rapproché, et c’était de très loin la matière où il était le plus doué. Naminé, très peu enthousiaste aux combats sous toutes ses formes, préféraient suivre une option de dessin, art dans lequel elle excellait.
« - Le struggle est considéré comme un sport non ? répondit Léon. Rassurez vous, je ne compte pas remplacer un cours déjà mis en place. Cependant, j’estime qu’en tant qu’homme, vous devez savoir vous défendre ! Qui sait ce qu’il peut se passer à l’extérieur ?
- Il ne se passe jamais rien ici, marmonna un élève. »
Et c’était vrai. La Cité du Crépuscule était un endroit calme, tellement calme que les habitants s’ennuyaient parfois.
« - Vous les filles, vous ferez de la danse classique avec moi ! s’exclama Yuffie, enthousiaste. »
Toutes les filles protestèrent vivement. Yuffie éclata de rire.
« - Je plaisante, je poursuivrai le programme de sport mis en place par votre précédent prof ! D’autres questions ? »
Olette leva la main.
« - Oui ?
- Vous êtes originaires de la Cité du Crépuscule ? »
Yuffie lui adressa un sourire radieux. Le visage de Léon, quand a lui, s’obscurcit.
« - Autre chose ? »
Olette fit la moue : elle n’avait pas l’habitude qu’on ignore ses questions ainsi, bien que le comportement de Yuffie lui apporta sa réponse.
« - Et bien, nous allons vous laisser ! s’exclama Donf. Faites en sorte que ces enfants ressortent d’ici pleins de courbatures !
- DONF ! s’exclama Zalosta.
- Bin quoi ? »
Yuffie pouffa de rire, tandis que Léon leva les yeux au ciel. Roxas soupira : son nouveau professeur ne semblait pas apprécier l’humour sous toutes ses formes. Zalosta et Donf quittèrent le gymnase en se disputant. Les élèves se détendirent : aucune catastrophe notoire ne s’était produite… Du moins pour le moment. Les élèves se mirent debout, et sous l’ordre de Yuffie, se divisèrent en deux groupes : filles et garçons. Elle emmena Naminé, Olette et les autres à l’extérieur, tandis que Roxas, Pence et les garçons resteraient à l’intérieur. Roxas regarda sa sœur s’éloigner avec un pincement au cœur, et espérait de toutes ses forces que rien ne perturberait ces deux longues heures sans Naminé. Pence s’abstint de tout commentaire, sachant que Roxas le lui ferait payer durant l’entraînement de Léon.
« - Avant de commencer, déclara le nouveau professeur, votre directeur m’a demandé d’introduire un nouvel élève dans votre classe. Certains d’entre vous doivent le connaître car j’ai cru comprendre qu’il s’agissait d’une… célébrité ici. »
Sans plus attendre, les portes s’ouvrit de nouveau. Tous les garçons se figèrent de peur. Riku entra dans la salle, la mine encore plus renfrognée qu’auparavant. Roxas serra le poing. Si Riku était intégré en cours de sport, cela signifiait sans l’ombre d’un doute qu’il intégrait définitivement la classe, le sport était la matière la plus propice pour discuter et faire des connaissances. Roxas regarda vers la fenêtre, en direction des filles, espérant de tout son cœur que Naminé n’entre pas.
« - Voici Riku, je vous demande de bien vous entendre avec lui. »
Léon ne croyait pas un mot de ce qu’il disait, cela se voyait sur son visage. Il connaissait la réputation de Riku, il savait de quoi il était capable.
Mais il n’était guère impressionné. Il avait vu les performances du Riku lors de ses classes de combat rapproché, il parviendrait à le maîtriser en cas de problème. Après tout, c’était pour cette raison que le Directeur l’avait lui-même demandé.
« - J’ai étudié un peu vos dossiers avant de venir, et j’entrevois le niveau global du groupe, commença Léon. Cependant, certains ont un niveau plus élevé que d’autres, grâce à leur option de combat. Je demanderai à ces personnes de se mettre à ma droite. »
A sa grande déception, Pence regarda Roxas s’éloigner avec trois autres garçons, ainsi que Riku. Léon soupira : il espérait que ce premier « cours » se passerait sans accroc… Et visiblement, ce ne serait pas le cas… Il haussa les épaules.
« - Bien… Montrez moi un peu ce que vous savez faire. Roxas et Riku, vous êtes les deux seuls dont je ne connais les prénoms : prenez un bâton et en avant ! »
Pence leva un sourcil d’étonnement : il pensait sincèrement que la raison de ce choix était toute autre… Mais il ne pouvait pas le prouver, c’était juste une intuition… Et les siennes se révélaient rarement fausses, si seulement Hayner était là… Lui aurait pu participer à ce petit duel !
Riku et Roxas prirent chacun un bâton de struggle, arme inoffensive en théorie, mais Roxas savait que son adversaire se battrait de toutes ses forces. Riku le fixa longuement, évalua son adversaire avant de lui lancer un regard dédaigneux.
« - Dites, vous êtes sûr que je peux me battre avec ? J’ai trop peur de lui faire mal, il a l’air si faible !
- Qu’est-ce que tu dis ?! s’insurgea Roxas. »
Riku esquissa un sourire moqueur, et pointa son bâton vers Roxas.
« - Que tu ne tiendras pas une minute face à moi, ni personne ici ! »
Pence recula d’un pas : il avait peur pour son ami, peur qu’il perde le contrôle. Puis il jeta un œil vers les trois autres élèves qui avaient rejoint Roxas. Parmi eux se trouvait Seifer, un élève turbulent qui s’était autoproclamé membre du comité de défense du lycée, et par extension, de la Cité du Crépuscule.
« - Dis donc minable, sais-tu au moins à qui tu t’adresses ?
- Non, et je m’en fiche, répliqua simplement Riku. »
Seifer ne pouvait plus : il attrapa le bâton de Roxas et se jeta sur Riku.

Comme si il avait prévu le coup, Riku recula avec aisance, et para la seconde attaque frontale avant de la repousser d’un tour de force. Seifer, projeté de quelques centimètres en arrière, repartit aussitôt à la charge, et abattit son bâton vers la tête de Riku. Il poussa un soupir dédaigneux et para à nouveau l’attaque. Avec une seule main. De sa main libre, il saisit le col de Seifer, lui adressa un sourire mauvais et l’assomma avec le bâton du struggle.
« - Seifer ! »
C’était Raijin, l’un des trois acolytes de Seifer. Il se précipita vers lui, et constata avec horreur que son ami ne se réveillait pas. Roxas récupéra le bâton du struggle à terre et s’avança. Même si Seifer n’était pas son ami, il ne supportait pas de voir Riku l’emporter. Il courut vers Riku et frappa vers le flanc de son adversaire. Riku recula, surpris, et contre attaqua. Roxas para l’attaque, et frappa de nouveau. Riku saisit le bâton d’une main, et Roxas le lâcha, puis recula de quelques pas. Prudent, il évalua son adversaire, cherchant une quelconque faille. Puis il trouva. Il courut vers Riku, qui s’apprêtait à frapper avec les deux bâtons. Roxas sourit et plongea vers le sol. D’un mouvement majestueux, il fit un tacle à Riku qui se retrouva au sol. Il en profita pour récupérer son bâton. Son adversaire se releva et eut juste le temps de parer l’attaque de Roxas. Ce dernier sourit : il le prendrait au sérieux à présent.
« - Tu es plus divertissant que ton ami, mais c’est fini. »
Riku fit un bond prodigieux dans les airs, fit une vrille en direction de Roxas qui ne put parer l’attaque. Il se retrouva projeté plusieurs mètres derrière. Une fois au sol, Riku récupéra le bâton de Roxas et projeta de l’achever au sol. Sur son visage brillait une lueur malfaisante, heureux d’avoir pu malmener deux de ses camarades. Roxas avait trop mal aux côtes pour se relever.
« - Roxas ! »
Naminé ! Au moment où Riku frappa, Roxas puisa dans ses dernières forces pour faire une roulade sur le côté. Il chercha sa sœur du regard. Riku la regarda également, puis il reporta son attention vers Roxas. Cette fois-ci, il ne lui échapperait pas.
« - Ca suffit maintenant. »
Alors que Riku allait frapper, Léon s’interposa et para l’attaque avec aisance. Il pointa une étrange épée vers le menton de Riku, lui intimant de baisser les armes. Une épée, avec une crosse de révolver à la place de la garde…
C’était une gunblade.
Une autre lame se pointa sous sa gorge, un shuriken.
« - Et bien Léon, quelle autorité ! »
Yuffie ne semblait pas être une fille comme les autres : c’était une ninja, sans doute très douée pour avoir échappé à la vigilance de Riku. Celui-ci fut contraint de baisser les armes. Roxas laissa sa tête tomber rudement sur le sol. La dernière chose qu’il vit fut le visage de Pence.