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Lapointe56 — Dominion Oil Cloth and Linoleum Co.

Published: 2012-08-10 16:30:24 +0000 UTC; Views: 4048; Favourites: 15; Downloads: 33
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Description Dominion Oil Cloth & Linoleum Co.
2200, rue Sainte-Catherine est, Montréal, Québec, H2K 2J1, Canada

(English text following)

Avec les banques et les magasins, les immeubles de bureaux constituent les plus importants témoins architecturaux du développement commercial, industriel et financier d’une métropole comme Montréal. À partir de la deuxième moitié du XIXe siècle, plusieurs grandes entreprises, notamment des compagnies de transport maritime et ferroviaire, implantent leur siège social ou leurs bureaux administratifs à Montréal, qui devient une plaque tournante du commerce en Amérique du Nord. Ensuite, de grandes entreprises manufacturières, des banques de même que des compagnies d’assurance emboîtent le pas et s’installent dans le Vieux-Montréal, dans les environs de la place d’Armes ou de la rue Saint-Jacques.

De façon générale, les entreprises montréalaises ont toujours privilégié l’implantation de leurs bureaux au centre-ville, soit dans des édifices qu’elles faisaient construire spécialement pour y établir leur siège social ou des espaces à bureaux, comme l’ont fait par exemple la Ogilvie Flour Mills (1890), la Canada Cement Company (1921), la Crane Limited (1921) et Seagram’s (1928), soit encore dans des immeubles de bureaux polyvalents où elles louaient des espaces.

À partir des années 1910, on assiste à une nouvelle tendance à la rationalisation chez les grandes entreprises manufacturières montréalaises. Cette tendance veut non seulement que ces entreprises construisent des immeubles répondant à leurs besoins spécifiques, mais elle préconise également qu’elles construisent leurs bureaux, ou leur siège social, à même leur complexe industriel. C’est notamment le cas de la Canadian Vickers (1913), de la Dominion Oil Cloth (1929) et de la National Breweries (1930). Les bureaux montréalais de l’aciérie Steel Company of Canada, érigés en 1924, s’inscrivent dans ce mouvement de rationalisation, l’immeuble administratif étant construit à proximité des installations industrielles du canal de Lachine.

Le quartier

Le territoire du quartier Sainte-Marie s’urbanise dans la seconde partie du 19e siècle. Le quartier tient son nom de sa situation géographique au pied du courant Sainte-Marie provoqué par le rétrécissement du fleuve à cette hauteur. À l’époque, le courant est si fort à cet endroit que les voiliers ne parviennent pas à le franchir. Ce secteur représente alors la limite est de la ville de Montréal. Une paroisse se développe dans la partie sud du quartier, autour de l’église Saint-Vincent-de-Paul (1880) et du couvent des soeurs de la Providence (1888). C’est dans cette partie de la ville que se trouvent les deux pénitenciers : la prison des Patriotes-au-Pied-du-Courant ([link] ), réservée aux hommes (1836), et l’asile pour femmes (1875) à l’endroit où se trouve aujourd’hui le Grand quartier général de la Sûreté du Québec. On note sur le territoire la présence de plusieurs manufactures, petites échoppes et ateliers. À cette époque, bien qu’une bonne portion du quartier ait déjà fait l’objet d’un lotissement, l’urbanisation ne dépasse guère la rue Logan au nord. Toutefois, la densité de population y est élevée, le quartier abritant 16 000 personnes.

Le quartier se développe grâce à l’installation de grandes usines, dont quelques-unes se trouvent à proximité de la voie de chemin de fer. Ainsi, la famille Galibert installe, près de l’avenue De Lorimier, une importante tannerie (1863-1940). En 1905, la tannerie de M. F. Galibert, a été détruite par un incendie, qui a causé la mort de deux ouvriers qui se sont retrouvés enfermés dans la chambre des chaudières d'où originait la déflagration.
Calixte Galibert, né le 1er mai 1822 à Aguessac, canton de Millau (Aveyron), de l'union de Jean Galibert et de Marguerite Rascalon. Il épouse avant 1847, au domaine de la Prévinquières, près de La Cavalerie, Élise-Louise Rouquette. Au moins dix enfants naissent de cette union dont huit en France et deux au Canada. Calixte Galibert arrive au pays avec sa famille en 1864 pour rejoindre ses deux frères, Jean-Casimir et Théodore qui sont arrivés en 1855. En 1865, il est importateur de vin et de cuir depuis son commerce situé au 171, rue Saint-Paul à Montréal. De plus il dirige une importante tannerie située angle des rues De Lorimier et Sainte-Catherine. En 1878, il réside dans le quartier Saint-Jacques. Calixte Galibert décède à Montréal le 30 avril 1901.

Les Français au Québec, 1765-1865: un mouvement migratoire méconnu - Marcel Fournier
La Dominion Oil Cloth & Linoleum Co. s’installe à l’angle de la rue Parthenais et Sainte-Catherine. Tout près, des locomotives sont assemblées aux ateliers De Lorimier du Canadien Pacifique de 1883 à 1904. La compagnie déplace ensuite sa production aux ateliers Angus. Le bâtiment est repris en 1906 par Carter White Lead (devenue Carterchem). Il est détruit par un incendie en 1999, laissant un grand terrain vague à décontaminer.

Intéressées par la proximité du fleuve et de la voie de chemin de fer, la présence de main-d’oeuvre à bon marché et de vastes terrains propices à la construction de grands bâtiments à vocation industrielle, de grandes usines s’établissent dans le quartier. Au tournant du 20e siècle, l’occupation du territoire est dictée par le développement industriel :

  • les usines de la Molson et de la Canadian Rubber en bordure du fleuve
  • les ateliers De Lorimier du Canadian Pacific et la Dominion Oil Cloth & Linoleum Co. dans l’axe de la rue Parthenais
  • la Montreal Light, Heat and Power, la rotonde du Canadian Pacific et la manufacture de tabac Macdonald à l’est du quartier
Dans la première partie du 20e siècle, les activités industrielles du quartier se diversifient. Une grande variété de secteurs manufacturiers est représentée : alimentation, cuir, textile, métallurgie, tabac, imprimerie, caoutchouc et produits chimiques. Un tel dynamisme économique favorise l’intensification des activités portuaires et ferroviaires. Le quartier prend à cette époque le surnom de "Faubourg à m’lasse" en raison de la forte odeur de mélasse qui y règne. Elle provient des réservoirs situés sur le quai Poupart dans lesquels des bateaux en provenance des États-Unis transvident la mélasse utilisée par l’industrie alimentaire.

À la fin des années 1910, l’urbanisation du quartier s’étend vers le nord et vers l’est dans ce qui est à l’époque le village Hochelaga, situé entre les rues D’Iberville et Dufresne. Le développement des îlots compris entre les rues du Havre, De Lorimier, Ontario et Notre-Dame forme un tissu urbain très dense; il n’est pas rare de trouver dans les arrière-cours de petits ateliers, souvent habités.

Sur le plan de l’aménagement urbain, plusieurs événements transforment le quartier dans la première moitié du 20e siècle. Parmi les plus importants, mentionnons l’inauguration du pont Jacques-Cartier ([link] ) en 1930. La construction de cet ouvrage monumental exige la démolition de plusieurs résidences et bâtiments industriels, ce qui aura pour effet de scinder en deux le quartier Centre-Sud. Avec les années, on constatera une hausse importante de la circulation automobile qui aura des conséquences néfastes sur la qualité de vie des résidants. Les avenues Papineau et De Lorimier et la rue Ontario deviendront des voies d’accès et de sorties pour le pont, ce qui provoque l’enclavement des îlots situés à l’intérieur de ce périmètre.

Dominion Oil Cloth

La Dominion Oil Cloth & Linoleum Co. avait été fondée en 1872 par un groupe parmi lesquels figurait notamment Andrew Allan (1822-1901 - le frère de Hugh Allan - Ravenscrag Mansion - [link] ), Joseph Barsalou (1822-1897), Jean-Baptiste Prat dit John Pratt (1812-1876) et Joseph-Ovide Gravel (1839-19XX). En 1929, un édifice administratif (photo ci-haut), de style Art déco, est ajouté à l’usine à l’angle de la rue Parthenais et Sainte-Catherine. La Dominion Oilcloth occupait autrefois tout le quadrilatère présent derrière cet édifice qui lui servait de siège social. Cette compagnie fabriquait à l’origine des prélarts et se diversifia plus tard en fabriquant des linoléums. La compagnie changera plus tard de nom pour devenir Domco et en déménagera à Farnham dans les années 60. Cet édifice est un bon exemple du mouvement Art déco nord-américain. L’édifice est depuis transformé en immeuble de bureaux.

Ce bâtiment historique avec une architecture distinctive, dessiné par la firme d'architectes Hutchison & Wood et réalisé par l'entrepreneur Church Ross Co., a brité de 1996 à 2006 la SOFAD (Société de Formation à Distance) et fait maintenant partie du complexe de Télé-Québec.

Google Street View
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With banks and stores, office buildings are the most important architectural witnesses of commercial development, industrial and financial a metropolitan area like Montreal. From the late nineteenth century, several large companies, including marine transportation companies, railways, implant offices or administrative offices in Montreal, which became a hub of commerce in North America. Then, large manufacturing companies, banks as well as insurance companies follow suit and settled in Old Montreal, near the Place d'Armes or the Rue Saint-Jacques.

In general, the Montreal companies have always favored the establishment of their offices in downtown or in buildings that were built specifically to establish their headquarters or office space, as did such the Ogilvie Flour Mills (1890), the Canada Cement Company (1921), the Crane Limited (1921) and Seagram's (1928), be even in polyvalent office buildings where they rented spaces.

From the 1910s, there has been a new trend towards rationalization in large manufacturing firms in Montreal. This trend is not just that these companies build buildings that meet their specific needs, but it also advocates they build their offices, or their head office, from their industrial complex. This is particularly the case of Canadian Vickers (1913), the Dominion Oil Cloth (1929) and National Breweries (1930). The Montreal offices of the Steel Company of Canada, erected in 1924, are part of this movement for rationalization, the administration building being built near the industrial facilities of the Lachine Canal.

The district

The area of Sainte-Marie is urbanizing in the second half of the 19th century. The district takes its name from its location at "au pied du courant Sainte-Marie" caused by the narrowing of the river at this height. At the time, the current is so strong here that the boats can not cross it. This sector represents then the eastern boundary of the city of Montreal. A parish grows in the southern area, around the Church of Saint-Vincent-de-Paul (1880) and the "couvent des soeurs de la Providence" (1888). It is in this part of the city lie the two prisons: the "Prison des Patriotes-au-Pied-du-Courant" ([link] ), reserved for men (1832), and asylum for women (1875) where now stands the General Headquarters of the SQ. We note the presence in the territory of several factories, small shops and workshops. At that time, although a good portion of the neighborhood has been the subject of a subdivision, urbanization barely exceeds Logan Street to the north. However, the population density is high, the neighborhood around 16,000 people.

The area grows with the installation of large factories, some of which are located near the railway track. Thus, the Galibert family settled near De Lorimier, a large tannery (1863-1940). In 1905 the tannery of Mr. F. Galibert, was destroyed by fire, which killed two workers who found themselves locked in the boiler room where the blast originated.
Galibert Calixte, born May 1st, 1822 in Aguessac, Township of Millau (Aveyron), the union of Jean Galibert and Marguerite Rascalon. He married before 1847, the field of Prévinquières near La Cavalerie, Élise-Louise Rouquette. At least ten children born of this union eight in France and two in Canada. Calixte Galibert arrives in Canada with his family in 1864 to join his two brothers, Jean-Casimir and Théodore who arrived in 1855. In 1865 he is an importer of wine and leather from his business located at 171 St. Paul Street in Montreal. In addition he runs a large tannery at De Lorimier corner of Sainte-Catherine. In 1878, he resides in the Saint-Jacques district. Galibert Calixte died in Montreal April 30, 1901.
Les Français au Québec, 1765-1865: un mouvement migratoire méconnu - Marcel Fournier - (free translation)
The Dominion Oil Cloth & Linoleum Co. settles in the corner of Parthenais and Sainte-Catherine. Nearby, the locomotives are assembled in the De Lorimier Canadian Pacific workshops from 1883 to 1904. The Canadian Pacific then moved its production to the Angus Shops. The building was taken in 1906 by Carter White Lead (now Carterchem). It was destroyed by fire in 1999, leaving a large vacant lot to be decontaminated.

Interested in the proximity of the river and the railway track, the presence of cheap labor and vast breeding grounds for the construction of large buildings for industrial, large plants are established in the neighborhood. At the turn of the 20th century, land use is driven by industrial development:
  • the Molson and Canadian Rubber factories at the riverside
  • De Lorimier Canadian Pacific workshops and Dominion Oil Cloth & Linoleum Co. in the axis Parthenais street
  • Montreal Light, Heat and Power, the rotunda of the Canadian Pacific and the Macdonald tobacco factory in eastern of the district
In the first part of the 20th century, the industrial district are diversifying. A wide variety of manufacturing industries is represented: food, leather, textile, metallurgy, tobacco, printing, rubber and chemicals. Such economic dynamism encourages intensification of port activities and railways. The district takes in that time the nickname "Faubourg à m’lasse" (Suburb of the molasses) because of the strong smell of molasses that prevails. It comes from reservoirs on the dock Poupart where ships from U.S. transvident molasses used by the food industry.

In the late 1910s, the urbanization of the area extends in north and east into what is at the time the village Hochelaga, situated between the streets D'Iberville and Dufresne. The development of islets between the streets "du Havre", "De Lorimier", "Ontario" and "Notre-Dame" form a very dense urban community, it is not uncommon to find in the backyards of small workshops, often inhabited.

In terms of urban development, several events transform the neighborhood in the early 20th century. Among the most important include the inauguration of the Jacques Cartier Bridge ([link] ) in 1930. The construction of this monumental work requires the demolition of several residences and industrial buildings, which will effectively split the "Centre-Sud" district. Over the years, you'll see a significant increase in traffic which will have adverse effects on quality of life for residents. The De Lorimier and Papineau avenue and Ontario street become pathways and outputs for the bridge, causing the isolation of islets inside the perimeter.

Dominion Oil Cloth

Dominion Oil Cloth & Linoleum Co. was founded in 1872 by a group which included notably Andrew Allan (1822-1901 - the brother of Hugh Allan - Ravenscrag Mansion - [link] ), Joseph Barsalou (1822-1897), Jean-Baptiste Prat dit John Pratt (1812-1876) and Joseph-Ovide Gravel (1839-19XX). In 1929, an administration building (pictured above), Art Deco style, is added to the factory at the corner of Parthenais and Sainte-Catherine streets. The Dominion Oilcloth once occupied the entire quadrangle behind this edifice that served as his headquarters. The company originally manufactured tarpaulins and later diversified into manufacturing linoleum. The company later changed its name for Domco and relocated in Farnham in the 60s. This building is a good example of Art Deco movement in North America. The building has been transformed into an office building.

This historic building with a distinctive architecture, designed by the architectural firm Hutchison & Wood and realized by the contractor Church Ross Co., hosted from 1996 to 2006 "Société de Formation à Distance" (Society for Distant Education) and is now part of the complex Télé-Québec.

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Comments: 3

WanderingFeline [2012-08-11 00:40:00 +0000 UTC]

Kinda looks like a castle almost.

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Lapointe56 In reply to WanderingFeline [2012-08-11 08:53:06 +0000 UTC]

This is the art-deco style ... majesty in simplicity

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WanderingFeline In reply to Lapointe56 [2012-08-11 12:51:31 +0000 UTC]

Indeed!

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