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oldiblogg — Turura

#eluna #oldi #oldiblogg #turura
Published: 2016-04-24 18:51:45 +0000 UTC; Views: 2472; Favourites: 13; Downloads: 14
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Description

[FR]

Une autre bébête d'Eluna. Cette fois, on s'intéresse à un charmant spécimen de la faune marine!...

Turura. Animal marin elunien imposant et vorace, plus connu sur le continent sous le terme populaire, dérivé du nom scientifique de l'animal, de « boulimique tubulaire » (Devorator tubulosae). L'appellation « turura », bien que moins éloquente au sujet de l'animal, est néanmoins largement privilégiée et recommandée par les marins eux-mêmes – n'oublions pas que nous parlons là de courageux travailleurs de la mer qui exercent un métier âpre et dangereux. Par conséquent, en situation de crise (faisant intervenir, par exemple, une tempête apocalyptique, quelques voies d'eau dans la cale et une demi-douzaine de bidules gloutons à tentacules), ces farouches bonshommes n'aiment guère s'encombrer d'expressions de plus de trois syllabes lorsqu'il s'agit d'envoyer des ordres rapidement et efficacement, sachant que tout retard inopiné dans l'exécution des manœuvres se solde généralement par un aller simple pour les abysses afin de découvrir les joies de la colocation avec des bernard-l’hermite bien installés dans les globes oculaires.

Les tururas sont des mollusques gastéropodes assimilés au groupe des opisthobranches – pour résumer sans trop de mots longs et compliqués (que les marins désapprouveraient), ce sont de lointains cousins des limaces de mer avec qui ils ont en commun de vifs coloris, ainsi qu'une consistance molle et flasque façon « couche pleine » caractéristique des animaux que Dame Nature, dans un jour de flemme, n'a pas jugé utile de doter d'une colonne vertébrale. Mais la comparaison s'arrête là. Car si les limaces de mer ordinaires font partie de ces petits animaux mignons et inoffensifs qu'on admire sans aucun déplaisir dans les aquariums des salles d'attente, les boulimiques tubulaires sont, quand à eux, de véritables monstres des océans pouvant aisément atteindre dix mètres de long, à l'appétit faramineux et dont les guillerettes colorations ne parviennent guère à faire oublier le cauchemardesque orifice buccal dont ils sont dotés et qu'on pourrait sans peine qualifier de véritable trou noir du règne animal.

Autant le dire sans ménagement, il est difficile de rater l'entrée du gosier des tururas Ce n'est pas sans raison que l'on qualifie communément ces animaux de « tubulaires » : leur corps entier n'est qu'un tube. Un tube aux couleurs joyeuses et qui se déplace avec une certaine grâce, certes, mais un tube tout de même. Toute créature marine se trouvant pile en face de la bouche béante d'un turura pourra sans peine voir complètement au travers de l'animal, à supposer bien sûr qu'elle soit suffisamment lasse de la vie pour accomplir un acte aussi stupide.

En effet, n'oublions pas que le premier qualificatif du turura est « boulimique », et autant dire qu'il s'agit là d'un terme bien faible pour désigner la gloutonnerie de la bête. Avec sa bouche imposante, le turura passe ses journées à nager en gobant tout et n'importe quoi, faisant passer dans le tube qui lui sert de corps tout ce qui a l'audace de se trouver sur son chemin, et récupérant au passage ce qui est consommable par le biais d'un système aussi étrange qu'efficace. L'intérieur des boulimiques tubulaires est garni de milliers de petits tentacules sensitifs, qui palpent allègrement tout corps qui traverse la créature afin de déterminer sa nature. Si l'objet en question n'est pas apte à constituer une collation, il sera tout simplement abandonné et ressortira à l'autre extrémité de l'animal. Mais si l'objet en question est désigné par ces tentacules comme étant digne d'intérêt -par exemple s'il se débat, trahissant sa nature d'être vivant, et donc sa comestibilité- ces appendices l'agripperont de plus belle, pour l'emmener petit à petit jusqu'à un orifice situé au cœur du tube et donnant accès à une sorte d'estomac primitif où il sera bloqué et digéré, pour le plus grand plaisir du glouton mollusque.

Les tururas, malgré leur gueule cauchemardesque et leur réputation de carnassiers insatiables, sont fort heureusement peu dangereux pour les êtres humains. Même si un turura adulte pourrait techniquement gober une petite barque et ses occupants sans aucune difficulté, les cas recensés d'attaques sont très rares pour la simple et bonne raison que ces imposants mollusques ne vivent qu'en haute mer, dans des zones où de si frêles embarcations ne s'aventurent que très peu. Les boulimiques tubulaires se contentent généralement de se promener dans les océans à l'aveuglette, vaguement guidés par l'antenne sur leur tête leur permettant de capter les turbulences marines dévoilant la présence d'éléments flottants dignes d'intérêt. Plus gourmands que véritablement méchants, ils sont également essentiels à la bonne tenue de l'écosystème océanique puisque, se nourrissant occasionnellement de cadavres, il « nettoient » les mers de manière fort efficace en gobant et digérant des carcasses d'autres animaux marins imposants qui, sans cela, pourraient mettre des semaines à se décomposer.

Malheureusement, les habitudes de gobage de cadavres des tururas ne s'appliquant pas à leurs congénères, il arrive parfois que le corps mort de l'un d'eux s'échoue sur une plage des Îles de Quartanie. Il s'agit là d'un événement rare mais qui constitue un désastre pour le tourisme local lorsqu'il a lieu, dans la mesure où peu nombreux sont les vacanciers enclins à laisser leurs enfants bâtir des châteaux de sable à quelques mètres d'une bestiole trépassée de cinq tonnes exhalant de doux parfums de décomposition. Ce genre d'incident est particulièrement marquant lorsqu'il se produit en juillet/août, période durant laquelle les plages sont bondées et où la chaleur rend rapidement les corps des tururas absolument pestilentiels, constituant un véritable cauchemar pour tous les vacanciers aspirant à la tranquillité sous l'appellation de « tubes de l'été ».



[EN]

Another creature of Eluna. Thanks to for the translation!

Turura. An eminent and voracious Elunian marine animal, better known on the continent under the popular term, derived from the scientific name of the animal, of "tubulous bulimic" (Devorator tubulosae). The term "turura", although less eloquent about the animal, is nevertheless widely favored and recommended by the seafarers themselves - Let us not forget that we speak here of courageous workers of the sea who carry on a harsh and dangerous job. Consequently, in a crisis situation (involving, for example, an apocalyptic storm, a few waterways in the hold and half a dozen gluttonous tentacles), these fierce fellows do not like to encumber themselves with expressions of more than three syllables when it comes to sending orders quickly and efficiently, knowing that any unexpected delay in the execution of the maneuvers generally results in a one-way journey for the abyss in order to discover the joys of colocation with hermit crabs well installed in the eyeballs.

The tururas are gastropod molluscs assimilated to the group of opisthobranchs - to sum up without too many long and complicated words (which the sailors disapprove of), they are distant cousins of the sea slugs with which they have in common vivid colors, as well as a soft and flabby consistency like a « full diaper », something that's characteristic of the animals which Mother Nature, in a lazy day , did not deem useful to endow them with a spine. But the comparison stops there. For if the ordinary sea slugs are part of these cute and harmless little animals which are admired without any displeasure in the waiting-room aquariums, the tubular bulimics are, for their part, true monsters of the oceans that can easily reach ten meters long, with an enormous appetite and whose cunning colorations hardly succeed in making one forget the nightmarish orifice of which they are endowed and which one could easily qualify as a real black hole of the animal kingdom.

It is not without reason that these animals are commonly called "tubular": their whole body is only a tube. A tube with joyful colors and that moves with a certain grace, certainly, but a tube all the same. Any sea creature lying right in front of the gaping mouth of a turura can easily see completely through the animal, Assuming, of course, that it is tired of life enough to perform such a stupid act.

Indeed, let us not forget that the first qualifier of turura is "bulimic", and to say that this is a very weak term to designate the gluttony of the beast.With its imposing mouth, the turura spends its days swimming and swallowing everything and anything, Passing into the tube that serves as its body all that has the audacity to be on its way, and recovering on the way that which is consumable by means of a system as strange as it is effective. The interior of tubular bulimics is lined with thousands of small sensory tentacles, which palpate anything that crosses the creature in order to determine its nature. If the object in question is not fit to constitute a snack, it will simply be abandoned and will come out at the other end of the animal. But if the object in question is designated by these tentacles as worthy of interest -for example, if it struggles, betraying its nature as being alive, and thus its edibility- these appendages will grip it more fiercefully, to take it gradually to an orifice located at the heart of the tube and giving access to a kind of primitive stomach where it will be blocked and digested, to the delight of the glutton mollusc.

The tururas, despite their nightmarish jaws and their reputation as insatiable carnivores, are fortunately not very dangerous for human beings. Even if an adult turura could technically swallow a small boat and its occupants without any difficulty, the reported cases of attacks are very rare for the simple reason that these imposing molluscs live only on the high seas, in areas where such frail boats venture rarely. Tubular bulimics usually just swim in the oceans blindly, loosely guided by the antenna on their head enabling them to capture marine turbulence revealing the presence of floating elements worthy of interest. More gluttonous than truly wicked, they are also essential to the good behavior of the oceanic ecosystem since, occasionally feeding on corpses, they "clean" the seas very effectively by gobbling and digesting carcasses of other imposing marine animals that, otherwise, could take weeks to decompose.

Unfortunately, as the habits of gorging the bodies of the tururas do not apply to their fellows, sometimes the dead body of one of them runs aground on a beach of the Islands of Quartany. This is a rare occurrence but also a disaster for local tourism when it happens, since few vacationers are inclined to let their children build sandcastles a few meters from a five-ton dead beast exhaling sweet fragrances of decay. This type of incident is particularly striking when it occurs in July / August, during which time the beaches are crowded and the heat makes the bodies of tururas rapidly absolutely pestilential, constituting a nightmare for all holidaymakers seeking tranquility.

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Comments: 12

Loup-de-Feu [2016-06-08 18:48:52 +0000 UTC]

Une question qui peut paraître un peu idiote mais est ce que le "r" de son nom est marqué ou roulé ?
En général le jaune dans la nature, chez les invertébrés, indique un animal venimeux ou vénéneux, est ce le cas des tururas ?

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oldiblogg In reply to Loup-de-Feu [2016-06-27 18:22:33 +0000 UTC]

. . . . .j'avoue que je me suis pas posé la question o_O
Et ils ont une peau qui, si elle n'est pas mortelle, peut être assez indigeste.
Et là tu vas te dire: "mais, aucune bestiole marine ne sera assez grosse pour s'attaquer à ces trucs là, haha"
...ne JAMAIS sous-estimer les animaux des tréfonds des océans eluniens.

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LouxHungryffon [2016-05-04 15:59:06 +0000 UTC]

Au début de la description ça me faisait pas mal penser à la plupart des platelmintes (i.e.: vers plats, généralement de mer) en beaucoup plus gros et vorace, mais, faut bien se rendre à l'évidence:
-ce truc fait peur
-je n'arrive pas à oublier le peu que j'ai retenu de la fac
Outre la monstruosité de la chose (la bête présentée sur le dessin bien sûr), c'est bien réalisé. Je préfère ne pas savoir d'où viennent les références...

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oldiblogg In reply to LouxHungryffon [2016-05-12 09:22:34 +0000 UTC]

^^ j'avoue que je ne sais pas trop comment j'ai inventé ce truc... juste que j'avais envie de faire quelque chose de cauchemardesque mais qui soit aussi tout mou et coloré :3 pas facile de concilier les deux, mais je pense que je m'en suis bien tiré ^^

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BisectedBrioche [2016-04-24 22:39:56 +0000 UTC]

Ooo, big fishy ^_^

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oldiblogg In reply to BisectedBrioche [2016-04-26 11:27:13 +0000 UTC]

Yay :3 you need a big, BIG fishing rod if you want to catch it, btw...

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tffan01 [2016-04-24 21:07:01 +0000 UTC]

That thing is amazing.

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oldiblogg In reply to tffan01 [2016-04-26 11:26:34 +0000 UTC]

Thank you :3

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Emillie-Wolf [2016-04-24 19:06:07 +0000 UTC]

Moi je préfère "boulimique tubulaire". Ça lui va mieux. ^^

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oldiblogg In reply to Emillie-Wolf [2016-04-26 11:26:28 +0000 UTC]

Un peu long, mais tellement chantant! ^^

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Emillie-Wolf In reply to oldiblogg [2016-04-26 11:51:36 +0000 UTC]

Tellement éloquent, surtout...

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oldiblogg In reply to Emillie-Wolf [2016-04-28 08:40:36 +0000 UTC]

C'est le moins qu'on puisse dire ^^

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